L'impôt à la retraite

La planification de votre retraite

C'est bien connu, cotiser à un régime enregistré d'épargne-retraite (REER) représente la base de la planification financière de la retraite. À cette étape de votre vie, il s'avère important de tirer le meilleur parti des règles fiscales en vigueur et de savoir si vous avez droit à un crédit d'impôt, entre autres détails.

Vous pouvez retirer des montants de votre REER en tout temps, avant le 31 décembre de l'année de votre 71e anniversaire, un anniversaire qui marque votre dernière occasion de cotiser! Il s'agit également de la date limite pour transformer votre REER en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) ou en rente. Cette transformation peut s'effectuer à n'importe quel moment avant d'atteindre l'âge de 71 ans.

Pour profiter au maximum du capital accumulé, planifier les retraits au REER du conjoint est une bonne idée. Enfin, il faut évaluer s'il se révèle plus avantageux de retirer vos économies de votre REER ou non.

Les retraits d'un REER vous donnent-ils droit à des crédits d'impôt?

Non. Par contre, les retraits d'un FERR, de même que l'encaissement d'une rente acquise avec un REER ou un FERR, ou provenant d'un fonds de retraite, vous donnent droit à des crédits d'impôt pour les premiers 2 000 $ reçus chaque année (les conditions ne sont pas les mêmes au provincial et au fédéral).

Lorsqu'un contribuable ne touche aucune rente provenant d'un fonds de retraite, les règles favorisent la transformation du REER en FERR ou en rente avant 71 ans et l'encaissement d'au moins 2 000 $, afin de bénéficier de ce crédit d'impôt.

71 ans : votre dernière chance de cotiser!

Le 31 décembre de l'année de votre 71e anniversaire de naissance (ou celui de votre conjoint pour le REER au conjoint), vous avez, pour une dernière fois, la possibilité d'aller combler vos droits inutilisés cumulés depuis 1991, en cotisant à un REER. Cette cotisation pourrait être déduite dans l'année courante ou lors des années suivantes, à votre choix, selon ce qui sera le plus avantageux en fonction de votre revenu imposable annuel.

Comment choisir entre le REER et le FERR?

Les retraits d'un REER se veulent mieux adaptés aux gens qui ont besoin de liquidités à l'occasion. Le FERR, quant à lui, convient davantage à une personne qui prévoit des retraits mensuels ou trimestriels chaque année. Ce produit vous permet d'épargner des frais d'administration, et ce, quel que soit le nombre de retraits effectués dans une même année. Aussi, il est toujours permis de transférer son FERR en rente à n'importe quel âge ou encore de le reconvertir en REER, à condition que le détenteur n'ait pas encore atteint l'âge de 71 ans.

Les sommes versées à un FERR ne peuvent provenir que d'un REER ou d'un autre FERR. La principale différence réside dans l'obligation de retirer du FERR un minimum annuel à un taux établi par les lois fiscales, selon l'âge du rentier ou de son conjoint. Tout montant supérieur à ce montant minimal peut être retiré selon les besoins du rentier, besoins qui peuvent varier d'une année à l'autre.

Transformer son REER en rente

Vous pouvez choisir entre une rente viagère (garantie à vie) ou une rente à échéance fixe (jusqu'à ce que le rentier atteigne l'âge de 90 ans).

Il vous est possible d'ajouter à votre rente viagère des options telles que la durée garantie, la réversibilité au conjoint et l'indexation annuelle. Vous avez également la possibilité de transformer une partie seulement de votre REER en FERR et une autre partie en rente. Par contre, si vous faites partie de ceux qui ont droit à une rente provenant d'un fonds de retraite de leur employeur, vous profitez déjà des avantages de la rente viagère. Aussi, vous devriez transformer votre REER en FERR dans le but de maximiser l'autonomie de gestion de ce capital de retraite et retirer des sommes en fonction de vos besoins, en respectant le minimum.

Planifier les retraits au REER du conjoint

Le but premier de cette planification de couple est le fractionnement de vos revenus au moment des retraits. Il vous faut, pour cela, respecter la règle dite des « trois ans ».

Le conjoint qui cotise ne doit pas investir dans un REER de l'autre conjoint l'année du retrait et les 2 années précédentes. Il s'agit des années civiles et il faut prendre en considération la date des cotisations et non l'année de la déduction. Donc, au moment où le conjoint s'apprête à retirer son REER, il est préférable de cotiser avant la fin de l'année civile plutôt que dans les 60 jours qui suivent. Par exemple, si vous versez une dernière cotisation de 2 000 $ au REER de votre conjoint en février 2012 et que votre conjoint en retire des sommes avant 2015, le conjoint cotisant sera imposé sur le montant retiré jusqu'à concurrence de 2 000 $, même si la cotisation de février 2012 a été déduite pour l'année d'imposition 2011. La même cotisation versée en décembre 2011 aurait permis que le retrait à compter de 2014 soit imposable pour le conjoint qui a encaissé les sommes.

Retirer son REER ou ses économies à l'extérieur du REER?

Souvent, les retraités se font conseiller de retirer leur REER seulement après avoir utilisé toutes leurs économies investies en dehors du REER, quitte à léguer ce REER à leurs héritiers. Ceci dit, selon votre situation familiale, l'importance de votre REER et de vos revenus et en fonction du taux d'imposition marginal, il peut s'avérer avantageux de retirer d'abord une partie de vos REER.

De cette façon, une personne sans conjoint risque de laisser ses héritiers aux prises avec un taux d'imposition élevé sur son REER ou son FERR pour l'année de son décès, alors que des retraits de son vivant pourraient être assujettis à des taux d'imposition moindres. Il faut évaluer le revenu imposable des prochaines années et les conséquences sur le revenu de l'année du décès pour effectuer les retraits REER qui font profiter des plus bas taux d'imposition. En réinvestissant les liquidités provenant de ces retraits, vous avez avantage à en tirer des revenus de dividendes ou de gain en capital, qui coûtent toujours moins cher d'impôt que des revenus d'intérêt. Cet avantage ne s'applique pas aux placements REER, puisque les types de revenus perdent leur nature, en plus d'être entièrement imposables lors des retraits, sans aucune distinction.